vendredi, septembre 09, 2022

London Bridge is down

I remember been stopped by a Republican Guard in maximum magnificent attire, in the dawn of a normal business day, while I was approaching the banks of the Seine River in Paris. We, the very few cars, bikes and people walking down the street had to wait althrough the bank was obviously empty, but maybe the shiny look of the policeman and his motorbike, maybe the enlightment of the early morning, I could feel there was something big coming in the air. And it happened. 

The Car appeared, probably a Rolls Royce but maybe my mind is playing with my memory. Her majesty was there, in the back seat obviously and I remember the clear hat through the large windows. I really still don’t know where it came from, but I instinctively waived. The few of us all waived. And she waived back. And the motorcade was gone, just like if all this never happened. The majesty of royalty I guess.

Condoleances to the Commonwealth and long live the King.

jeudi, novembre 06, 2008

Yes we can

"And if, there's anyone ever to still doubt that in America everything is possible, tonight is their answer." - B.Obama

Parfois il ne sert à rien de reinventer l'histoire ou d'écrire des heures et des heures quand une guitare et un piano transforment un excellent discours en inoubliable moment. That said et entre nous, je suis quand même inquiet de toute l'attente manifestée autour de cet homme presque uniquement pour ce qu'il représente. Il a intérêt à "can", sinon aie...


dimanche, août 24, 2008

Beggin'

Porte Maillot mercedi soir, je rentre chez moi à vive allure lorsque j'entends sur Nova une voix nazillarde "Ridin high, when I was king... Played it hard and fast, cause I had everything..." mais qu'est-ce que c'est que çà? Je suis toujours dans la voiture que j'allume déjà l'ordinateur pour poser la question à Youtube. Bingo, je tombe d'abord sur un mix de l'original de Frankie Valli:



Le petit pas chassé sur le côté, le pantalon feu-au-plancher, Frankie était un bon!
Evidemment je me doutais en entendant la version de Madcon sur Nova que c'était trop bon pour être neuf ! Alors c'est vrai, "adding some beats and handclaps on the 2 4 is as easy as making subtitles for films" mais quand même il faut bien dire que sur ce coup là Madcon n'a pas raté l'affaire! Allez, on se le remet quand même.



Ah oui: ils sont norvégiens, comprenne qui pourra.

mardi, août 12, 2008

Je donne un doigt, je prend un bras

L’os à ronger du jour s’appelle l’Ossétie. Comme je le disais du Golf de Vilaines, réputé pour être un endroit moche, avec un nom pareil on peut commencer à croire au destin.

L’Ossétie du sud est coincée entre la Russie qui n’en veut pas et la Géorgie qui en veut. L’Ossétie se verrait bien Russe (qui n’en veut pas) et à défaut pourquoi pas indépendante, mais certainement plus Georgienne (qui en veut pourtant).

Ca fait un moment que ça dure et la Géorgie, comme beaucoup de ces petites républiques de l’ex-URSS voudrait bien non seulement échapper à la menace que représente le grand frère Russe et by the way régler quelques soucis territoriaux comme celui des Ossètes au Nord ou des Abkhazes à l’ouest. Elle s’en va donc sonner à la porte de l’Otan, n’ayant pas bien compris que le « containment » d’aujourd’hui ne désigne plus la Russie, mais un peu plus au sud un certain pays de 1,4 Milliards d’habitants aux yeux bridés, organisateur d’agapes Olympiques.

« Notre amitié, tu auras. Notre amitié seulement, pas de traité, pas d’Otan, pas de rien, une amitié forte, mais une amitié point.», se voit-elle répondre. La Géorgie prend pourtant cette amitié si sérieusement qu’elle la confond tout de même avec un traité et juge qu’il est temps de faire le ménage en Ossétie. La crainte de ses nouveaux amis, croit-elle, poussera le grand frère indésirable à se tenir tranquille.

A analyse incertaine, résultat catastrophique. Non seulement les Russes, familiers eux de notre amitié savaient parfaitement à quoi s’en tenir, mais mieux encore ils attendaient ce faux pas pour mettre au pas cette république Georgienne qui se permettait de diminuer leur influence en offrant elle aussi un débouché maritime au pétrole de la mer Morte... LE problème.

Les T-72 Georgiens se précipitent vers Tskhinvali, écrasant au passage les soldats Russes de maintient de la paix et pas mal de civil : on ne fait pas d’omelette sans casser quelques œufs estiment-ils, eux qui croient encore à une promenade de santé, assortie peut-être de quelques protestations officielles de Moscou.

Ô, surprise, la promenade s’avère être un guet-apens tendu dans les règles de cet art millénaire: l'os ossète est relié à un fil qui est relié à un nécessaire de 14 juillet bien complet. Avions, chars, missiles, troupes Russes entrent en action sans délai et les Abkhazes (souvenez-vous, à l'ouest), qui participent à l’affaire, ouvrent un deuxième front, proclament leur indépendance définitive et en appellent aux Russes qui étaient dans ce coin là aussi, par un heureux hasard.

Le conseil de sécurité se réunit, les Etats-Unis protestent, l’Europe proteste, la Géorgie comprend qu’elle est foutue. Elle a alors sa seule réaction sensée en 72h en demandant l’arrêt immédiat des hostilités et en retirant ses troupes d’Ossétie, malgré le harcèlement des Russes qui en sont à vrai dire un peu déçus : le principal objectif de l’opération, qui était un renversement du gouvernement Georgien légitimé par son agression en Ossétie, et son remplacement par un gouvernement « Ami » - l’idée n’est pas nouvelle et nous n’en avons pas le monopole - n’est hélas pas atteint. Ces cons de Georgiens ont planté l’affaire en retirant leur tête du collet aussi précipitamment qu’ils l’y avaient mise.

La Géorgie mérite un bon C, un D même : n’importe quel conseiller au smic aurait pu la prévenir qu’en confondant vitesse et précipitation elle jouait en fait son indépendance et ses oléoducs, seul motif de l’amitié occidentale et d’emmerdement des Russes, contre des Ossètes et des Abkhazes dont personne n’a cure. En lâchant prise elle s’est probablement sauvée. Pour cette fois.

No comment sur la Russie qui a joué sa partie à merveille, offert un doigt, pris un bras et manqué la tête de peu. On ne peut pas lui reprocher la clairvoyance tardive des Georgiens, l’adversaire à le droit de jouer autre chose que des mauvais coups tout de même.

Mention spéciale aux Occidentaux : en assurant la Géorgie de notre « amitié » nous l’avons mise droit dans le petit sentier boueux. Réaction labiale rapide, rapatriement de 2 000 soldats Géorgiens d’Irak par des avions américains, envoi de Bernard Kouchner en bouclier humain à Tbilissi ont probablement limité les dégâts.

Mais ce coup ci on n’est pas passé loin d’une nouvelle baisse de pouvoir d’achat de la ménagère: imaginez seulement que le plan Russe ait été au bout et que les prix de pétrole ou du gaz s’en soient ressentis, nos concitoyens auraient-ils vu le lien entre amitié pour les géorgiens et allongement de facture? Que non! Et pourtant...

samedi, août 09, 2008

40 secondes pour changer de vie

Je porte mon doigt à ma bouche et croque avec application dans l’ongle pour en détacher le bord droit puis poursuis consciencieusement mes morsures vers la gauche jusqu’à ce que la partie condamnée de l’ongle ne tienne plus que par de presqu’invisibles attaches. J’exécute prestement la sentence en tirant d’un coup sec avec l’autre main. Convaincu d’être moi il y a quelques instants à peine, ce bout d’ongle réalise à présent au fond d’une corbeille combien il s’est trompé. Devant moi le Dr Prévost m’explique avec force détails la nouvelle technologie 100% laser qui permet d’opérer mêmes les fortes corrections avec des cornées fines comme c’est mon cas. Le praticien perd son temps à me convaincre, je ne l’écoute déjà plus. Je retire mes petites lunettes rondes et les retourne dans mes doigts : ma décision est prise à l’instant, je vais en finir avec 30 ans de myopie.

C’est ainsi qu’une semaine après, ce vendredi 08/08/08 (selon les chinois c’est bon signe), je me retrouve à nouveau en face du guichet d’accueil du « state-of-the-art » Centre Laser Eiffel, prêt à l’opération qui devrait, au moins en partie, changer ma vie.

« J’ai parlé avec nos spécialistes, on doit pouvoir le faire ici, je t’ai organisé un rendez-vous en septembre quand tu viendras » m’avait dit Myrna, une amie mexicaine il y a quelques mois. Entre temps le dernier né des lasers Femtosecond a franchi l’Atlantique et la clinique Eiffel opère de grands myopes qui pensaient finir leurs jours avec leur déformation visuelle.

L’assistant du praticien me reconnaît et nous nous sourions. Il me reste quelques appréhensions quand même, si ça ne marche pas, s’ils me ratent, si je deviens aveugle, si, si, si, un tas de peurs primitives se bousculent dans mon esprit sans qu’aucune ne sorte du rang mais entretenant un certain inconfort psychologique. L’atarax que j’ai pris ne semble pas faire les effets promis, je me sens tout sauf gazé. Le sourire assuré de l'assistant me réconforte. T’as intérêt à tenir ta promesse mon gars ne puis-je m’empêcher de penser.

Je m’acquitte des 2 500 € qui ouvrent l’accès d’un futur sans lunettes. Je n'ai pas interrogé la sécu mais ma mutuelle prenant en charge au moins les deux tiers de ce prix, l'investissement reste très mesuré.

Je suis l’hôtesse jusqu’à l’étage inférieur où elle m’aide à revêtir une tunique bleue par-dessus mes habits, des sur-chaussures et un bonnet de la même matière, une espèce de papier-tissus médical. Je m’installe ensuite dans un confortable siège massant et j’attends en profitant de l’appareil. Un moment plus tard Benjamin, c’est le nom de l’assistant, passe sa tête dans l’embrasure. « Tout va bien ? Je reviens vous chercher dans 10 minutes ok ? » Comme que j’ai le choix mais que jusqu’ici tout va bien, j’acquiesce.

A l’heure dite et alors que je commence à ressentir les effets de l’atarax, Benjamin et le Dr Prévost apparaissent tous deux.

« La première phase est la plus inconfortable m’averti le praticien. Nous allons tout d’abord vous mettre des gouttes sur les yeux afin de les anesthésier, puis nous poserons une ventouse sur le premier œil et nous procéderons à la découpe du volet au laser. Cela prendra 20 secondes et sera inconfortable sans être douloureux cependant. »

C’est fou ce que 20 secondes peuvent paraître une éternité parfois ! C’est pourtant fini avant que j’ai atteint 20 dans mon décompte mental mais un peu plus que simplement inconfortable. J’ai droit à de nouvelles gouttes dans l’œil gauche avant qu’il ne subisse l’opération à son tour.
A nouveau la ventouse se pose, forçant l’écartement de l’œil et le maintenant en place, léger bruit de succion puis le noir complet. Le Laser Femtosecond frappe plus de 600 000 fois mon œil, vaporise une couche de matière sous la surface, détachant un mince volet de matière. « Il reste 5 sec » averti le praticien. C’est fini. La ventouse se retire et je ferme l’œil.

« Je vais vous aider à vous déplacer vers le deuxième poste » m’annonce Benjamin. J’ouvre les yeux et je ne vois rien tout d’abord, avant de m’aviser que je vois comme lorsque je ne porte ni lunettes ni lentilles. Ou pire. L’assistant m’aide à me lever et me dirige vers le grand changement promis où nous a déjà précédé le Dr Prévost.

Je m’allonge à nouveau, la tête bien calée dans le support.

« Nous allons à présent soulever le volet découpé et procéder à la correction elle-même, m’annonce le Dr. Puis nous rabattrons le volet et nous procèderons de même sur l’autre œil. »
J’ai pu constater déjà dans le passé que les médecins ont fait « du sang et des larmes » promis par Churchill avant le Blitz, leur technique de communication favorite: avertir un individu en lui donnant tous les détails de l’opération pas-si-agréable-que-çà que vous allez lui faire subir, puis continuer à le prévenir de chacun de vos gestes, entraîne une coopération remarquable et évite les réactions de surprise ou de panique qui peuvent ruiner la manœuvre. Un must-be en matière de communication de crise. Je vous recommande cette technique au quotidien, en tout cas je confirme que ça marche au moins pour mettre une ventouse dans l’œil de votre voisin.

J’ignore si mes sens me jouent un tour mais je perçois tout de même une légère odeur de brûlé pendant que le laser grignote silencieusement ma cornée, taillant dans la matière l’œil neuf annoncé. Les impulsions de ce laser sont d’une puissance de 10+9 Watts (vous compliquez pas la tête : c’est beaucoup de watts) sur une durée d’une Femtoseconde (10-15 seconde : 0,000000000000001 seconde, vous compliquez pas la tête, c’est très peu de temps) le résultat est une vaporisation de la matière si instantanée qu’elle n’a même pas le temps de dégager de chaleur. Les atomes sont tellement surpris d’une telle violence qu’ils ne bougent même pas. Pan, t’es mort comme dirait mon pote Vince.

« Je vais rabattre le volet, fait le médecin, voilà c’est fait, je rince, c’est simplement de l’eau… voilà, nous allons passer à l’autre œil, ne bougez pas, continuez à fixer le point rouge, un peu plus bas, c’est très bien. »

20 nouvelles secondes s’écoulent. Au total 40 secondes pour chaque œil, entre la découpe du volet et la correction elle-même. A peine le deuxième volet remis en place, j’ai déjà la sensation que quelque chose a changé, malgré les larmes abondantes qui brouillent ma vue et la sensation d’éblouissement qui m’oblige à garder les yeux fermés.

Après quelques minutes dans la pièce d’attente du départ le Dr revient me chercher. « Comment allez-vous ? » Je vais bien en fait et même si je suis groggy comme un boxeur au sortir d’un match, je n’ai mal nulle part. L’effet combiné du stress, de l’atarax qui agit à plein maintenant et du traumatisme que vient de subir l’organisme sans doute. Inspection des volets : ils sont parfaitement repositionnés. « Vous allez pouvoir rentrer chez vous ! Suivez bien les instructions pour cette nuit, nous nous revoyons demain matin, prenez rendez-vous à 11h avec la secrétaire. »

Une luciole m’éblouirait, mes yeux pleurent comme une digue ouverte… mais je vois parfaitement ! Je chausse mes ray-ban et me dirige d’un pas mal assuré vers les escaliers, prend rendez-vous comme convenu et en profite pour me faire appeler un taxi.

Le salopard, ayant remarqué mes yeux fermés tout le long du trajet, flaire l'aubaine et s’octroie royalement 20€ quand le taxi de l’aller m’avait coûté 10€ seulement. On parle des pays sous-développés, on met dans les guides pour ces contrées sauvages des avertissements contre des taximen qui vous arnaquent dans des devises tout justes bonnes à allumer votre barbecue. Pendant ce temps, en plein Paris, on vous escroque tranquillement et en Euros ! Les situations changent mais l’être humain est partout le même.

Les consignes sont strictes : interdiction formelle de toucher ni même d’effleurer mes yeux pendant les 3 prochaines heures, des gouttes 4 fois par jour pendant 10 jours pour l’antibiotique, 6 fois par jour pendant un mois pour le collyre de confort.
Après 3h de sieste j’émerge soudain, l’esprit clair, mes yeux ont réalisé que je n’ai perdu aucun proche aujourd’hui et ont cessé de pleurer, je vois clair et net ! Pour la première fois en me réveillant je vois 23:12, l’heure que projette mon fidèle réveil au plafond, lui qui désespérait probablement que je puisse la lire un jour. Miracle.

Ce matin, à l’heure dite, je me suis présenté à la clinique avec deux bouteilles de champagne millésimé pour le praticien et son aide. Ils étaient surpris, presque émus. J'avais hésité, craignant d'en faire trop mais comme quoi il faut toujours suivre son instinct: il est souvent de bien meilleur conseil qu'on ne croit. C’est aussi une façon pour moi de marquer que changer la vie des gens à deux derrière une machine mérite de vrais remerciements: 12/10 à l'oeil droit (contre -7.50 auparavant), 10/10 à l'oeil gauche (contre -8,00).

Si vous avez une correction visuelle importante ou non et si vous hésitez à vous faire opérer, allez voir ces gens, ils font leur métier avec une gentillesse et une douceur remarquable, à deux derrière leur machine ils changeront votre vie en 40 secondes.

dimanche, avril 13, 2008

Kêkéré bourou

Dimanche matin, 9h, nous sommes à quatre à vélo en forêt. Je suis d'une humeur excellente, puisque la veille j'ai pu mettre en application les cours pris traîtreusement avec Romain à Saint Ouen l'Aumône et battre Renaud pour la première fois sur notre nouveau parcours de Gadancourt. Le pauvre, s'il savait les moyens déloyaux mis en oeuvre il refuserait le confrontation: j'ai pris un cours et fait trois parcours pendant ses trois semaines d'absence. Mon ami s'imagine encore que cette partie fut notre partie de reprise, pendant que moi je m'étonne de l'effet que ce cours a eu sur mon swing, redevenu droit et profond. Prochaine étape, le jeu court.

Je suis d'une bonne humeur à croquer Nico sur le 9 trous de Saint-Ouen cet après midi dans la foulée s'il n'était hélas retenu pour un match et dans la forêt donc nous sommes.

Alors que nous faisons une petite pose pour attendre Fred qui peine, nous avisons un chétif qui traverse le sentier d'un pas décidé dans notre direction, flanqué de sa femme qui semble lui donner des consignes de prudence, visiblement inquiète.

Arrivé à notre hauteur le nabot, rouge de colère, interpelle Pawel :"ca t'amuses de passer par la droite?". N'ayant pas noté la manoeuvre, et sans même le souvenir d'avoir croisé le petit être, nous nous regardons interloqués. Pawel bredouille des excuses en assurant n'avoir pas eu pour intention de faire peur mais l'agressif insiste, il ne veut pas d'armistice ni de retraite organisée, il veut une débacle en rase campagne: "Tu l'as parfaitement fait exprès, connard!".

Re-surprise. Le type a devant lui trois animaux de 1,80m et 80 kg pour moi qui suis le plus petit. Je comprends que la peur ne le retienne pas, être ainsi constitué est très utile en certains cas. Mais là, sauf arme secrète, l'issue de la confrontation physique vers laquelle il semble vouloir aller nous paraît assez certaine. Les raisons de son engagement nous échappent donc.

A cet instant arrive mon pote Fred, lui aussi haut comme trois pommes. Entre petits on s'entend bien: pendant que nous appliquons le précepte "d'une victoire facile tu te méfieras", que Sun Tzu n'aurais pas renié, Fred jette sans tarder son vélo à terre et court sus à l'impétrant sous nos yeux ébahis.

Freinant in extrémis pour éviter la collision, Fred fait à présent face à l'autre roquet, qui est manifestement moins surpris que nous de la tournure violente que prennent les évènements.

"On ne s'adresse pas comme çà aux gens, sauf pour demander une correction" lui fait Fred en substance, mais avec des mots moins choisi et une expression plus directe et imagée. L'autre en est à affirmer à Fred de ne pas se gêner pour lui rendre ce service, avec une bordée de noms d'oiseaux en guise de préliminaires, lorsque sa femme se jette littérallement entre les deux pour supplier son mari de mettre fin au scandale.

Médusés par un tel niveau de violence à cette heure matinale, nous hésitons encore sur la conduite à tenir. Pawel et Sébastien sont immobiles, comme sous le choc. Je pose mon vélo à terre mais reste à distance, impressionné par la hargne de protagonistes que j'ai pourtant l'impression de pouvoir mettre d'accord dans l'instant avec une bonne baffe. Une seule pensée est je crois présente dans tous nos esprits: "mais keskifon?".

Pour finir la négociatrice obtient gain de cause et sur un dernier "viens!" provocateur le candidat au pugilat recule enfin, imité par Fred qui en guise d'au revoir lui souhaite d'être introduit violemment par le derrière.

Les petits métonneront toujours par la quantité de violence qu'ils peuvent stocker dans un volume qui ne paye pas de mine. "Kêkéré bourou" disent les Yorubas, bénis soit-ils pour mille génération. Cela signifie "le tout petit est méchant" et propose en filigranne d'éviter de s'attaquer à toutes ces choses dont la nature a le secret de la survie, du Pitt-bull (que ses testicules lui soient douloureuses et infertiles) au jogger du dimanche matin.

Mon conseil: tenez-vous à l'écart des petits, ils font rarement de bonnes surprises. Any short sized person reading those lines excepted of course.

mercredi, mars 26, 2008

A la poursuite de 7941

Mercredi, 4h30. Mon réveil sonne et après un de ces moments où, groggy et hébété on ne sait plus si on dort ou on est éveillé, vivant ou mort ni même ce qu’on fait là et où on est, j’émerge. Je me méfie terriblement de ces moments de semi-conscience qui coûtent cher en temps sans rien donner en repos. Combien d’avions loupés, de trains échappés avec leur corollaire de rendez-vous manqués, de divorces, de guerres nucléaires, à cause d’une somnolence ingrate ?

Justement, ce matin j’ai un train à prendre. Et l’affaire s’annonce serrée : j’ai oublié d’imprimer mon billet d’iDTGV hier au bureau. Je n’ai donc pas le choix, il me faudra commencer par là avant de me rendre à Montparnasse pour le train 7941 de 7h15 à destination de Bordeaux. Parfois j’ai l’impression qu’entre ma mauvaise mémoire et ce que je considère comme de la fainéantise chronique, ma vie ressemble à une organisation rationnelle et méthodique de perte de temps. J’engage une lutte serrée contre le chronomètre.

A 5h je quitte à regret mon cocon du montlignonais pour un agenda incertain. Malgré ma douche, ce sont les rugissements du moteur à travers les rues et quelques passages serrés sur l’A115 qui terminent de me réveiller. 5h20, j’appelle le garde de nuit pour le prévenir que j’arrive dans moins d’une minute et que je suis très pressé. Le brillant homme actionne la commande de la grille dans un mouvement splendidement coordonné avec mon freinage brutal devant celle-ci. C’est, il me faut l’avouer ici, moins par courtoisie ou par souci de ménager les jambes du quinquagénaire que motivé par l’urgence que je l’invite à prendre place à bord pour parcourir la distance qui nous sépare de l’entrée de l’immeuble, fermée elle aussi jusqu'à 8h.

En avance sur le timing je suis devant mon écran à moins de 5h30. Les systèmes mettent un temps fou à démarrer mais une dizaine de minutes plus tard j’ai non seulement imprimé le précieux billet mais j’ai même eu le temps de retrouver et d’envoyer à Johann le modèle de contrat qu’il désespérait de n’avoir que demain.

La lutte intense continue. 5h45, la grille me libère à nouveau et j’accélère comme un possédé tout en fixant le GPS sur son support. Dans le rond-point je pianote déjà « Paris ». Sur la bretelle d’accès je claviotte « gare Montparnasse » d’un œil tout en corrigeant la trajectoire et en surveillant les voies où je m’engage de l’autre. 5h58, le verdict du navigateur tombe : arrivée prévue à 6h28. Zébonza. Il me reste pour tenir ce délai à compter sur un traffic compréhensif.

Jusqu’au dernier moment j’étudie secrètement la possibilité de me dérouter sur la gare d’Ermont-Eaubonne et de préférer les certitudes du réseau de banlieue aux incertitudes de la route. Mais l’affaire ne me parait finalement pas jouable par les transport et de plus la circulation semble être de mon côté.

6h10, Viaduc de Gennevilliers, l’option des transports n’est plus une option, la circulation est toujours fluide, les feux rouges des véhicules, comme un sang chargé d’oxygène s’engouffrent vers Paris par Clichy. Une série de feux rouges et quelques chieurs font grimper mon estimation d’arrivée et ma tension. Ce sera 6h30 maintenant… rendez-moi mes deux minutes !

Je m’engage furieusement sur le périph, dramatiquement méprisant des limitations de vitesse mais bien décidé à reprendre mon bien. 6h29, m’annonce le système quelques instants plus tard, aaaaaaaah. Je sort porte Brancion, comme conseillé par la machine et devant un début de certitude de la victoire sur le temps je lève le pied, les rues s’enchaînent moins brutalement, même si le rythme reste soutenu, et la gare presque une surprise.

6h30, une dernière contrariété en garant mon imposant véhicule dans un minuscule parking qui a le mérite toutefois de donner directement sur les voies et je me retrouve enfin et bien avant l’heure limite, sur le quai. "Mission accomplie " aurait dit G.W. Bush. Mais dans mon cas celà est vérifié.

En l’absence de Starbucks je décide que çà se fêtera au Colombus Café. Partout autour de moi, des gens qui font la gueule, tirent une tronche de gens contrariés. C’est probablement mon cas aussi. Alors je m’efforce de sourire ou au moins d’avoir l’air avenant. Je pense à Laurent, Bruno, Marco, Myrna et leurs vacances perpétuelles au Mexique, pays des melons et des chapeaux ronds, de la bière ni chère ni bonne, des filles aux seins lourds et poilus avait décrit ce coquin d’Arnaud. J’aimerais être sur Polanco au Garabatos à cet instant précis.

Posté du TGV 7941 avec une si grande facilité qu’elle m’a laissé pantois quand à ce que je croyais être le futur mais qui est en fait aussi présent que les chinois en Afrique : Internet 3G+